L’Écho Républicain en grève : colère et exaspération dans la rédaction:
Depuis ce vendredi 7 février, la rédaction de L’Écho Républicain est en grève. À l’appel des syndicats SNJ et CGT, une majorité des salariés ont cessé le travail pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et l’absence de revalorisation salariale. Un mouvement qui pourrait entraîner la non-parution du journal dès demain.
Les syndicats dénoncent une érosion continue des effectifs depuis 2011, laissant une rédaction « à l’os », selon un communiqué publié par les représentants du personnel.
À cela s’ajoutent des risques psychosociaux croissants. Un constat déjà pointé à plusieurs reprises en CSE, notamment lors d’une réunion extraordinaire où les représentants du personnel ont alerté sur l’épuisement des équipes et le manque de perspectives.
Si le mouvement touche aujourd’hui la rédaction de L’Écho Républicain, il s’inscrit dans un contexte plus large au sein du groupe Centre France, propriétaire du journal. Le conflit a éclaté au siège du groupe, à Clermont-Ferrand, après l’annonce d’un changement d’imprimerie. Une nouvelle structure, plus moderne et performante, doit voir le jour, ce qui traduit un investissement dans l’avenir du papier. Mais cette transition ne pourra pas absorber l’ensemble des salariés actuellement en poste sur le site de Clermont.
Un mouvement de grève reconductible
« Une vingtaine de personnes sont concernées par cette réorganisation, ce qui a créé de vives tensions », explique Malik Laïdi délégué syndical SNJ. Des discussions ont été engagées, mais les avancées sont jugées insuffisantes par les syndicats, entraînant déjà plusieurs non-parutions dans d’autres titres du groupe, notamment La Montagne.
Le point de rupture a été atteint le 4 février, lorsque la direction a annoncé qu’il n’y aurait ni augmentation générale des salaires en 2025, ni promotion individuelle. Une décision perçue comme une provocation par les salariés, qui dénoncent un manque de reconnaissance et une absence de concertation. « La position du groupe est de dire qu’il n’y a pas de marge de manœuvre financière. Mais avec l’inflation actuelle, c’est difficilement recevable », ajoute Malik Laïdi.
Au-delà des salaires, la question des effectifs cristallise également les tensions. La politique de non-remplacement des départs en retraite suscite de vives inquiétudes. « On a le sentiment d’être déjà à flux tendu, alors si on continue à réduire les effectifs, comment pourra-t-on maintenir la qualité du journal ? » s’interroge le délégué SNJ.
Face à cette situation, les syndicats appellent à une grève reconductible, impliquant l’ensemble des salariés . Une situation qui n’est pas inédite, puisque la dernière grève à L’Écho Républicain remonte à 2023 et concernait déjà des revendications salariales.
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